Le 29 mars 2011 a eu lieu la "Journée de lutte contre l’illettrisme dans l'emploi", en partenariat avec l'Agence Nationale de Lutte contre l'Illettrisme (ANLCI).
Cette journée a permis de faire le bilan de l'enquête Information et Vie Quotidienne (IVQ) de 2002-2005 réalisé par l'INSEE. Près de 2/3 des adultes en situation d'illettrisme sont des actifs, soit 1,8 million de salariés. 57% ont un emploi et 11% sont au chômage.Une seconde enquête IVQ est programmée pour 2011.
A cette occasion, un plan d'action et une charte de bonnes conduites ont été signés par Nadine Morano, la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation professionnelle, et les acteurs de la lutte contre l'illettrisme :
- l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme (ANLCI)
- l'Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines (ANDRH)
- le Groupement des Acteurs et Responsables de la Formation en entreprise (GARF)
- la Conférence des Grandes Ecoles (CGE)
- le Groupe Grandes Ecoles au Féminin (GEF)
- Pôle emploi
- le Conseil National des Missions locales (CNML)
- l'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l'Artisanat (APCMA)
- l'Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie (ACFCI)
- et 23 OPCA (Agefaforia, Anfa, Agefos PME, Fafih, Faf, Fafsea, Faf.tt, Forcemat, Forco, Formahp, Forthac, Opca Bâtiment, Habitat Formation, Intergros, Opca CGM, Opcalia, Opcams, Opca Transports, Unifaf, Uniformation, Afdas...)
Le Plan d'action commun de « prévention et de lutte contre l’illettrisme dans l’emploi » comprend les engagements suivants :
1 inscrire les actions de lutte contre l’illettrisme dans ses priorités : à titre d'exemple, Agefos PME a lancé Déclicc en 2010, un outil qui permet de repérer un problème d'illettrisme chez les salariés et de sélectionner l'organisme de formation adapté ;
2 sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés : travail de l'ANLCI et des centres ressources illettrisme ;
3 développer des outils de dépistage : contextualiser la formation par rapport à la situation professionnelle du salarié ; utiliser un référentiel commun (voir plus bas) ;
4 évaluer l’impact des actions financées.
La Charte de bonnes conduites ajoute l'expérimentation de modalités communes de reconnaissance à l'initiative des OPCA et des conseils régionaux.
Un référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP) a été établi : il part des situations de travail pour construire un plan de formation adapté. Il dresse la liste des activités types qui permettent de préciser et de classer ce que le salarié doit faire. Il rappelle également les dix compétences clés qui sont attendues pour sortir de l’illettrisme :
4 savoirs généraux :
- Oral
- Ecrit
- Calcul
- Espace/Temps
6 savoirs appliqués :
- Informatique
- Technologie
- Attitudes et comportements
- Gestes, postures, observation
- Réglementaire
- Ouverture culturelle
En matière de prévention, les publics ciblés sont les étudiants des grandes écoles et des Universités et les directeurs de ressources humaines. En matière de lutte, le plan cible les salariés, les jeunes, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires de minima sociaux.
Concernant les demandeurs d'emploi, Nadine Morano annonce deux chantiers :
- 1er chantier : il faut augmenter le nombre de conseillers Pôle Emploi formés à l’identification des situations d’illettrisme
- 2e chantier : le programme "Compétences clés" doit cibler en premier lieu les publics les plus en difficulté (contre 41% actuellement). Des consignes seront transmises à la DIRECCTE.
186 millions seront attribués au renforcement des savoirs de base (soit +43% entre 2009 et 2011) : 54 millions pour l'Etat et 132 millions au titre du FPSPP.
Depuis la loi du 4 mai 2004, les actions de "lutte contre l'illettrisme et l'apprentissage de la langue française" est intégrée à la formation professionnelle tout au long de la vie.