Le décret n° 2012-566 du 24 avril 2012 relatif à l’accès au Dima (Dispositif d’initiation aux métiers en alternance) a été publié au Journal officiel le jeudi 26 avril 2012, en application de l’article 18 de la loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011 pour le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels, dite « loi Cherpion ».
Ce décret ouvre la possibilité aux CFA d'accueillir des élèves ayant accompli la scolarité du collège d’être accueillis en CFA, sous statut scolaire, sans condition d’âge, c'est-à-dire dès 14 ans, « afin de découvrir un environnement professionnel correspondant à un projet d’entrée en apprentissage ». Auparavant, une inscription en CFA n'était possible qu'à partir de l'âge de 15 ans, pour un jeune sortant de classe de 3e, et de 16 ans pour les autres origines scolaires.
Ce texte avait reçu un avis défavorable du CNFPTLV (Conseil national pour la formation professionnelle tout au long de la vie), lors de sa séance plénière du 14 décembre 2011, car il remettait en cause la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans.
Le 17 février 2012, un décret avait déjà été publié qui ajoutait des dispositifs d'alternance personnalisés sur les deux derniers niveaux de l'enseignement de collège, « permettant une découverte approfondie des métiers et des formations » : des stages d’observation en entreprise, mais aussi des stages dans des centres de formation d’apprentis et des sections d’apprentissage. L'objectif de ces textes est de permettre une entrée plus rapide des jeunes dans l'apprentissage et donc dans le monde du travail.
Pour Paul DESAIGUES, conseiller confédéral CGT à la formation initiale et continue :
C’est massivement le patronat qui a la main sur les CFA (Centres de formation d’apprentis) et donc sur les finalités qui le régissent. La conséquence de ces textes sera de transférer une partie de la scolarité de la nation au patronat. C’est inacceptable ! D’autant que ces mesures sont concomitantes avec un dépeçage de l’Éducation nationale, en particulier la voie professionnelle, au préjudice de la réussite des plus fragiles (...).Selon le représentant de la CGT : « toute évaluation ou orientation précoce » accentue la reproduction sociale, telle que Bourdieu l'a analysée, et fait reculer l’égalité des chances.
Le réprésentant CGT souhaitant un enseignement obligatoire de 3 à 18 ans où la culture générale (instruction, éducation, savoir vivre ensemble, sensibilisation aux sciences et aux techniques…) permettait à chaque élève de devenir un citoyen éclairé.
Les principes évoqués par la CGT sont ceux qui sont à l'origine de la République et de la démocratie, mais il va à l'encontre du mouvement général qui amène les formations à répondre aux besoins immédiats des entreprises et à proposer des périodes de stage en milieu professionnel de plus en plus longs, conséquence à la fois du chômage et de la diminution des postes offerts sur concours par la Fonction Publique, où la sélection s'effectue sur le niveau culture générale.
Source : Centre Inffo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire