mardi 19 août 2014

La période de mise en situation en milieu professionnel remplace l'EMT

La "période de mise en situation en milieu professionnel" regroupe et remplace désormais tous les dispositifs de découverte d'un métier ou d'un secteur professionnel : l'Evaluation en Milieu du Travail (EMT) qui était réservé aux demandeurs d'emploi, la Période en Milieu Professionnel pour les jeunes qui avaient signés un Contrat Civis d'insertion, et la Période d'Immersion des salariés au début d'un CDI ou d'un Contrat Unique d'Insertion (CUI-CAE et CUI-CIE).


Source : www.francebleu.fr

Les prescripteurs restent les mêmes : Pôle emploi, les Missions locales et les organismes de placement sous-traitants (c'est le cas de nombreux organismes de formation en Pays de la Loire, tels que Catalys, le Greta, etc.).

Pour signer ce type de contrat, il faut que la période de mise en situation en milieu professionnel (qui devrait rapidement trouver un nom plus court...) corresponde à l'un des objectifs suivants :
  • découvrir un métier ou un secteur d'activité
  • confirmer un projet professionnel
  • initier une démarche de recrutement
Les deux premiers objectifs se différencient peu dans la pratique. Quant au troisième objectif, s'il est salutaire, il ne devrait pas remplacer la période d'essai qui suivra à la signature du contrat de travail, puisque le texte précise que les tâches exécutées par le stagiaire ne doivent pas correspondre à un poste de travail permanent dans l'entreprise. Il ne s'agit donc pas (en théorie) de la même activité. Dans la pratique, l'employeur intéressé utilisera cette période d'immersion comme une période d'essai supplémentaire, d'autant plus intéressante que cette période de travail n'est pas rémunérée (le demandeur d'emploi continue à percevoir ses allocations pendant ce temps).

Source : www.la-croix.com



La durée maximale est d'1 mois renouvelable une fois, à la différence de l'EMT dont la durée était de 2 semaines (et souvent ramené à 1 semaine pour éviter le travail au noir).

Le décret est signé depuis mi-juillet 2014 et Pôle emploi a signé un accord avec le réseau Face pour mettre en place 5000 périodes de mise en situation professionnelle.
Le Réseau FACE est formé d’associations locales ; « Clubs d’entreprises FACE », structures de médiation et SIAE (Structures d’Insertion par l’Activité Économique), elles-mêmes composées de 4750 entreprises. Ensemble, ces structures se mobilisent pour lutter contre l’exclusion, la discrimination et la pauvreté.

Source : www.fondationface.org

Formulé d'une autre manière, cela signifie que les chantiers d'insertion, les associations intermédiaires et les entreprises d'insertion (EI et ETTI) prévoient de signer de 5000 Périodes de mise en situation en milieu professionnel avec les bénéficiaires de ces structures, c'est-à-dire avec des demandeurs d'emploi en difficulté (jeunes en difficulté, demandeurs d'emploi longue durée...). La durée maximale de ces contrats (1 ou 2 mois) ne permet pas un suivi sur la durée, ils devront donc amené les bénéficiaires à d'autres prestations ou même à un contrat de travail. Le but de ces 5000 Périodes de mise en situation en milieu professionnel est sans doute de pouvoir "accrocher" au wagon de l'insertion, par un contrat court et sans engagement, le public des décrocheurs scolaires et les demandeurs d'emploi longue durée, ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi.

Le dispositif séduira également tous les conseillers à l'emploi et conseillers d'insertion professionnelle qui souhaitaient une simplification des procédures et une plus grande souplesse sur la question de la durée. A charge des prescripteurs, qui valident ces contrats, d'éviter les éventuels abus...

Liens :

mardi 5 août 2014

Différences avec les autres statuts

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LA SOUS-TRAITANCE


Plutôt que d'embaucher un salarié en emploi partagé, les entreprises préfèrent parfois la souplesse de la sous-traitance : intérim dans le bâtiment, vacataires dans la formation, freelance dans l'informatique... Les contrats peuvent être des emplois en contrat intérim, CDD ou en CDDU à temps partiel ou des contrats établis avec des auto-entreprises ou des EURL par exemple.

L'avantage est plutôt du côté du client, qui peut maîtriser ses dépenses. Le salarié ou l'auto-entrepreneur, lui, essaie de pérenniser ses contrats et de trouver de nouveaux clients. C'est évidemment précaire, le seul avantage de ce statut tient à la relative liberté de ses contrats et dans la gestion de son planning. Un webdesigner, un graphiste, un photographe ou une voix off pour la radio et les publicités, par exemple, peut travailler en télétravail (ce qui comporte aussi ses avantages et ses limites).


LA SOCIETE INTERMEDIAIRE


Il existe des sociétés intermédiaires dans l'événementiel, dans l'informatique (SSI), dans le service aux entreprises ou aux collectivités (ménage, sécurité...). Les entreprises ou les associations de portage salarial doivent également être considérées comme des sociétés intermédiaires. L'avantage pour l'entreprise cliente est de passer par un prestataire pour une durée déterminée, sans avoir besoin de gérer les ressources humaines (les recrutements, les feuilles de salaire...). L'avantage pour le salarié est d'avoir un interlocuteur unique pour son travail chez différents clients et déléguer la fonction commerciale (la recherche de nouveaux clients) à la société intermédiaire. Le désavantage pour l'entreprise comme pour le salarié est la marge que réalise la société intermédiaire : c'est généralement plus coûteux pour le client et moins bien payé pour le salarié. Ces désavantages sont parfois compensés par des effets d'échelle (si le volume d'affaire est important, la société peut diminuer sa marge) et des frais de déplacement avantageux (ils ne sont pas soumis à cotisation).


LE PARTAGE DE POSTE


Inventé dans les années 70 aux Etats-Unis, le partage de poste (job sharing ou work sharing en anglais) permet de répartir un poste à temps complet sur plusieurs salariés, ce qui revient en France à employer plusieurs personnes à temps partiel. C'est donc exactement l'inverse de l'emploi partagé : non pas un temps complet dans plusieurs entreprises, mais plusieurs temps partiel pour le même poste. Dans les deux cas, il concerne principalement les femmes, que cela un choix ou non pour continuer ses études, s'occuper de sa famille, etc. Aux Etats-Unis, le taux d'emploi partagé était de 19% en 2005 et au Canada,, un numéro spécial existe pour accompagner les entreprises dans leurs démarches. En France comme ailleurs en Europe, la réduction du temps de travail a pris d'autres formes : passage aux 35 heures, CDD et CDD d'usage, CDI intermittent, CDI étudiant, chômage partiel pour les entreprises en difficulté, etc.

Source : http://www.partageduprofit.com/ 
Source : http://www.partageduprofit.com/


LE TRAVAIL COLLABORATIF ET L'ECHANGE DE SERVICES


Les échanges de services entre particuliers ne sont pas nouveau : les S.E.L. ou Services d'Echanges Locaux existent déjà depuis longtemps dans certains quartiers. Ils fonctionnent sur une base très égalitaire : pour 1 heure de travail effectué (repassage, jardinage, cours d'anglais ou d'informatique...), vous avez droit à 1 heure de travail d'un autre membre du SEL. La limite des SEL tient autant à sa taille (il faut des services diversifiés pour que l'offre soit attractive) qu'au déséquilibre qui peut exister entre l'offre et la demande (les cours d'anglais sont très sollicités, par exemple). Ils sont sans doute amené à se développer sur Internet, à la manière du Bon Coin et du site de covoiturage Blablacar.


Les interlocuteurs de l'emploi partagé en Loire-Atlantique :

Association pour la Gestion des Emplois Partagés en Loire-Atlantique (AGEPLA)


Groupement d'employeurs Vénétis

L'emploi partagé, une solution contre la précarité ?

Je viens de lire un article du journal Ouest france daté du 24 juillet 2014 consacré à l'emploi partagé. Une comptable a signé un CDI avec un groupement d'employeurs sur Saint-Nazaire. Dorénavant, elle travaillera 3 jours pour les hôtels Villa Flornoy et Le Régent à Pornichet, 1 jour chez AJR Aluminium à Saint-Viaud et 1 jour à l'Office de tourisme de Guérande. Ensemble, ces employeurs ont réussi à proposer un poste temps plein qui permet de sortir de la précarité. C'est l'occasion de faire le point sur les emplois partagés, les différences avec les autres statuts et les organismes qui existent en Loire-Atlantique.

L'EMPLOI PARTAGE : UN CHOIX POUR LES ENTREPRISES ET LES SALARIES


L'emploi partagé s'inscrit dans le développement de la flexibilité du travail au service des entreprises, mais il représente aussi une manière de résoudre la précarité des emplois à temps partiel pour les salariés. Tout comme l'auto-entreprise, l'emploi partagé permet de créer de nouveaux emplois de manière structurelle, là où l'embauche d'un salarié à temps plein aurait paru trop coûteux ou trop complexe. En s'associant, les entreprises peuvent proposer un nombre d'heures de travail plus élevé et un CDI, l'offre d'emploi devient plus attractive, le nombre de candidatures augmente, avec le double avantage pour l'employeur de trouver à la fois un salarié plus compétent et diminuer le coût du recrutement, puisque le salarié a tout intérêt à rester dans l'entreprise.

Concrètement, comment ça marche ? Une entreprise a besoin de recruter un salarié à temps partiel, elle contacte un groupement d'employeur qui joue le rôle d'intermédiaire, comme AGEPLA à Nantes ou Vénétis en Loire-Atlantique et dans le Morbihan. Le salarié signe un CDI avec la société intermédiaire. Les entreprises paient une partie du salaire de la personne, en fonction du temps de présence dans l'entreprise (une ou deux jours par semaine, par exemple).



L'emploi partagé peut être articulé avec une "formation partagée" sur plusieurs métiers.
En 2009, la Région Pays de la Loire avait mis en place une double formation qualifiante dans l'aide à la personne, pour s'occuper à mi-temps des personnes âgées (aide à domicile) et pour un autre mi-temps avec les enfants (auxiliaire de puériculture).
Ces conventions restent rares, car elles demandent beaucoup de travail en amont des services publics et les entreprises n'ont pas toujours la visibilité nécessaire pour s'engager sur la durée.
En théorie, des emplois partagés pourraient exister dans tous les secteurs. Dans la pratique, ils se concentrent sur les métiers du back office (secrétariat, comptabilité, ressources humaines, logistique).

Source : http://business.lesechos.fr/
Source : http://business.lesechos.fr/


L'embauche d'une personne en emploi partagé demande un minimum d'organisation, sachant que cette personne ne sera pas disponible les autres jours.
Par exemple, si une assistante travaille avec plusieurs agences d'architecte, les dossiers à traiter devront être rassembler sur la journée où elle intervient pour gagner du temps. Il faudra donc anticiper un minimum. Cela peut être favorable pour l'organisation de l'entreprise.
Dans certains, d'autres modes d'intervention pourraient être préférable : sous-traitance, société intermédiaire, temps partiel avec annualisation du temps de travail...

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